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Channel: Les Chroniques de Sonia
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Mitch...

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La vie est une pute.

 

Cela faisait un bon moment que je commençais à me détacher de la vie virtuelle (vous noterez l'absence de régularité dans mes publications de posts, et il ne va pas y en avoir avant un bon moment...).

 

La vie réelle vient de m'enlever Michel, et cela me conforte dans l'idée que la vraie vie est ailleurs. Là où l'on parle avec des gens qui ne sont pas cachés derrière un pseudo (ce n'est pas un reproche). Là où les amis, les vrais, les mêmes depuis des années, ceux qui s'en fichent d'internet sont et seront toujours là.

 

Mitch, la première fois que je t'ai rencontré, j'avais 14 ans et nous vivions encore à Beauvais.

Tu étais déjà un immense et très beau garçon venu de Madagascar.

Un sourire à faire fondre toutes les filles. D'ailleurs, elles étaient nombreuses à vouloir "sortir avec Michel le grand noir".

 

Bizarrement, il y a des gens que l'on perd de vue depuis les années Collège.

Toi, Michel : non.

Puis nous avons fait notre scolarité au même lycée.

Bizarrement, il y a des gens que l'on perd de vue depuis les années Lycée.

Toi, Michel : non.

 

C'était comme ça.

Lorsque je suis venue vivre à Paris, que nous n'étions plus des adolescents, mais des adultes qui travaillent, tu étais là.

 

Tu laissais même des conneries dans les commentaires de ce blog... Mais j'aurais préféré écrire un article pour toi en d'autres circonstances.

 

Tu te rappelles, un Dimanche lorsqu'avec mes parents nous avions décidé d'aller au Marché aux Puces de Clignancourt ?

Tu m'avais fait "Coucou !" par derrière, et mon père avait failli te coller une claque... Il a crié : "Mais qui c'est ce grand noir qui te saute dessus ?". Qu'est-ce que nous en avions rigolé par la suite...

 

Figure de Beauvais, très actif dans le domaine du hand-ball, Michel : tout le monde te connaissait.

Tout le monde t'aimait.

Tu prenais les gens dans tes grands bras. On s'y sentait à l'abri. Quand tu nous serrais contre toi, Michel, rien ne pouvait nous arriver.

 

Lorsque tu m'as présenté ta dernière compagne il y a quelques années, je t'ai confié : "Ah mon Michel, égal à toi-même, toujours des jolies filles n'est-ce pas ?".

Celle qui allait devenir la mère de tes enfants avait rigolé.

Je lui ai dit avec un sourire entendu : "Je t'expliquerai... Quand on a fait un échange avec l'Angleterre, les petites Anglaises en étaient folles...".

 

Tu te rappelles du "Jamel Comedy Club" que nous étions allés voir ensemble ? Le lendemain, nous nous échangions des vidéos de Tony Saint-Laurent que nous avions découvert là-bas.

Tu disais : "Ah il est bon hein !".

 

 

 

C'était ce soir-là que tu m'avais annoncé que tu allais devenir papa...

Tu m'avais montré le ventre de Géraldine en rigolant : "Tu demandes pas combien y en a ?".

J'avais répondu : "Ben y en a combien ?".

Et vous aviez éclaté de rire : "Deux ! Y en a deux !!! Des petits mecs !".

 

 

 

Et tu te rappelles comme je t'embêtais avec Mickael Jackson ?

Dès que quelqu'un faisait une réflexion à son propos, tu étais agacé (comme moi avec Isabelle Adjani en fait...).

Et je prévenais les autres : "Ah, ne dites pas de mal de Mickael, sinon Michel va venir nous taper !".

 

Et ça ne manquait pas... Tu arrivais en râlant qu'on était qu'une bande d'abrutis qui ne comprenait rien à Mickael Jackson. Et ça nous faisait marrer de te titiller sur ce point (d'ailleurs, faut que je te dise un truc : j'aime beaucoup Mickael Jackson...).

 

Mais tu n'aurais pas pu faire de mal à quelqu'un, Michel. D'ailleurs, je crois personne ne t'a jamais vu t'énerver...

 

Et ces petits mots que tu m'envoyais souvent, parfois même pour rien. Juste pour causer, prendre des nouvelles, ou refaire le monde...

 

 

 

Mardi 26 Juillet 2011, en fin de journée, tu as fait une très grosse bêtise Michel...

Personne ne te jugera, tu as fait ton choix (mais je t'avoue que nous t'avons tout de même traité de "petit con"...).

 

 

C'est parce que tu nous manques tu comprends ? Parce que la mort ça peut arriver à tout le monde, à tout âge, mais pas A TOI mon Mich' Mich' ! Alors oui, on te traite de petit con, car tu nous laisses tous anéantis, dévastés et complètement vidés, tristes jusqu'à la nausée...

 

 

Une fille a écrit : "Michel ! Est-ce que tu vois ce que ça fait quand on donne un coup de pied dans une fourmilière...??

Bon.

Et ben du côté des humains qui t'entouraient, c'est pareil !

On court tous partout !!! On ne sait pas toujours où, mais ça galope dans tous les sens ! T'as mis un de ces bordel ici !!! ♥♥♥"

 

 

Je crois que l'on ne peut pas mieux résumer. Elle a tout dit cette fille. Rien à rajouter...

 

Samedi dernier, nous nous sommes tous réunis à Beauvais, dans ton gymnase préféré.

Cette solidarité, cette entraide, ça a fait oublier les larmes que nous versions depuis des jours.

 

 

Nadia a lancé : "Hé Sonia ! On avait dit rendez-vous dans 10 ans !".

J'ai répondu : "Oui, mais pas comme ça normalement...".

 

Le président de ton Club de hand-ball nous a dit : "Réunissez-vous, parlez entre vous, échangez des anecdotes. Michel aurait aimé vous voir comme cela".

Alors c'est ce que nous avons fait Michel.

Nous nous sommes assis dans l'herbe. Tant pis si on nous avait dit de venir habillés en blanc. De toutes façons, on s'en foutait de se salir, c'était le cadet de nos soucis, et en plus il faisait beau.

Et nous avons parlé longuement de toi... Avec Anthony, Hélène, Manuel, Virginie, Mathilde, Fabienne, Nadia et tous les autres.

J'ai déclaré que tu préférais les blondes.

Nadia a souligné que tu avais eu une période "rousses".

Et Manuel a conclu que finalement tu t'étais casé avec une brune.

 

J'ai pris ton bébé dans mes bras. Il jouait avec mon collier. Paraît qu'il finira bijoutier, m'a dit sa maman.

Quand ton deuxième bébé a entendu ta musique préférée, il s'est mis à danser. Puis il a montré la photo de toi grandeur nature qui avait été installée dans le gymnase, celle dont nous avions l'impression qu'elle te rendait vivant. Tu souriais... Il a juste dit : "Papa...".

 

Ne m'en veux pas, mais c'est à ce moment-là que j'ai trouvé comme prétexte de sortir fumer une cigarette, mon Mitch.

 

Mercredi nous serons tous là pour te dire Adieu. Tous ceux qui t'aiment, t'aimeront, et ne t'oublieront jamais. Ce n'est pas définitif, je te promets qu'on se retrouvera mon gars...

Et je te le jure Michel : nous veillerons sur Géraldine et les enfants. Sois en certain, de là où tu te trouves.

 

 

Au revoir mon ami. Tu nous manque tellement... J'aurais du te dire plus souvent à quel point je t'aimais.

 

 

MICHEL2.JPG

 

 

 

Là où tu es allé, fais de gros baisers de ma part à Elisa et mon Tonton adoré.

Si deux énormes chiens blancs te sautent dessus, n'aie pas peur. Leurs prénoms sont "Lutèce" et "Gérémy", et ils sont très gentils...

 

 

Puisses-tu trouver la Paix intérieure. 

 

 

 

 

 

Les commentaires sont fermés. Merci.

 

 

 


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